Te voilà sur le forum Image & Nature pour répondre à mes questions. Je sais que tu connais le forum. Je sais aussi que tu n'y es pas très présent. Puis-je savoir pour quelles raisons ?Ah ah, on commence par la question qui fâche !
A vrai dire, je n'ai pas de bonne réponse, c'est surtout parce que c'est chronophage...mais promis, je vais venir plus régulièrement !
Malgré avoir déjà participé à une interview pour le regretté magazine MACRO PHOTOGRAPHIE des éditions Terre d’Images, peut tu te présenter aux membres du forum ?A chaque fois que je me présente, le nombre de mes années augmente donc plutôt que de dire un âge, je vais dire que je suis né en 1981:) Je vis à Toulouse mais je viens du Nord de la France. J'ai une femme et deux enfants et je travaille dans l'aéronautique.
Quand on « navigue » dans ta production d’images on se rend vite compte que le « bokeh » est très important pour toi, mais pas seulement… les contre-jours aussi ?
C'est vrai que la lumière est fondamentale dans ma pratique photographique. La plupart du temps, je commence par trouver des endroits intéressants en termes de lumière, avec des graminées qui accrochent les rayons du soleil ou des plantes qui vont accumuler la rosée matinale avant de me mettre en quête de sujets à photographier.
Dernièrement j'ai trouvé des empuses. Malheureusement elles sont à un endroit où on ne voit plus du tout le soleil 2h avant le crépuscule et du coup, je n'essaie même pas d'y aller en soirée, je sais que malgré un super sujet, je serais certainement déçu par le résultat.
Pour ce qui est de travailler à contre-jour, ça a un effet immédiat sur le rendu de la photo. J'utilise le contre-jour essentiellement pour casser les contrastes, obtenir de belles lumières et pour le rendu sur le bokeh.
Je me rappelle d’une superbe photographie qui avait fait la couverture de l’avant dernier numéro de MACRO PHOTOGRAPHIE, et je cite souvent en exemple cette très belle capture à mes stagiaires. Elle représente pour moi trois qualités fondamentales – La détermination du photographe à se lever tôt pour saisir une lumière particulière – La bonne gestion de cette lumière – Et la prise en considération de l’aspect morphologique du sujet (transparence des ailes) Peux tu nous en dire plus sur cette photographie ?
Déjà merci beaucoup, je suis flatté - En ce qui concerne cette photo (et la plupart des autres), en fait le travail se déroule sur 2 jours. Dès que je peux, j'organise mes sorties macro ainsi : Je vais sur site 1-2 heures avant le coucher du soleil, essentiellement pour trouver mes sujets. J'observe où les papillons, Ascalaphes et libellules se perchent pour la nuit et je pose des repères pour les retrouver plus tard.
Ainsi le lendemain quand je reviens sur place, je peux profiter des belles lumières de l'aube sans avoir à farfouiller dans les herbes pleine de rosée pour trouver le bon sujet pendant que les plus belles lumières sont en train de s'évader.
Après, je prends le temps de composer, en tenant compte de la lumière, de l’environnement et des spécificités de mon sujet.
Comment te décris-tu en tant que photographe ?Je dirais que je suis un photographe contemplatif. Avant de prendre ma photo, je vais commencer par profiter de la rencontre avec un insecte rare, où de la découverte d’un joli pied d’orchidée. Le moment vécu est plus important que la photo, c’est pour ça que mes photos préférées ne sont pas forcément celles qui vont plaire au plus grand nombre. J’y attache la valeur de l’instant.
Après, je suis aussi un photographe acharné En été, je scrute la météo et dès que possible, je suis sur le terrain ! Et même quand je me promène avec mes enfants (toujours sans appareil photo, sinon je serais trop pénible à faire des haltes toutes les deux minutes), je ne peux pas m’empêcher d’évaluer le potentiel des lieux en terme d’image.
Quelle importance accordes tu à tes sujets. Guident t'ils tes décisions de sorties et de destinations ?En fait j’accorde surtout une grande importance aux saisons, ce sont elles qui rythment mon année macro. En hiver, je sais que je vais photographier des perces neiges ou des fritillaires, les orchidées et les empuses au printemps, papillons, mantes et Ascalaphes en été et champignons en Automne.
Après, il y’a plusieurs prairies que j’affectionne près de chez moi. Certaines parfaites pour les libellules, d’autres pour les empuses donc ça va guider mon choix de sujet.
Mais finalement, je ne sors pas avec une idée pré établie de ce que je vais photographier. Quand je l’ai fait, j’ai rarement trouvé le sujet souhaité mais finalement, c’est l’avantage de la macro, il est assez facile de passer à autre chose.
La photographie de paysage a t'elle toujours tes faveurs et se montre t'elle toujours aussi propice à influencer ta pratique Macro et proxi-photographie ? En tant que spectateur, j’adore regarder des photos de paysage. Mais en tant que photographe, je suis toujours très frustré de ce que j’arrive à produire.
La macro permet d’isoler un sujet et du coup de composer une photo grâce à la profondeur de champ.
En photo de paysage, où l’ensemble du cadre est généralement net, il faut être vigilant à ce qu’on inclue dans l’image et à la façon de clairement signifier notre sujet par la composition choisie. A mon sens, c’est beaucoup plus exigeant.
Mais je pense que ça a une influence sur ma façon de faire de la photo dans le sens où j’essaie toujours de donner du champ à mon sujet et de créer en quelque sorte un paysage dans lequel il s’insère.
J'ai eu le plaisir de découvrir que la première photographie dont tu as tiré une sensation de satisfaction est une fleur. Dirais tu aujourd'hui que les fleurs sont toujours aussi importantes dans ta production d'images ?Tout à fait ! J’ai autant d’excitation à tomber nez à nez avec une empuse qu’à trouver une belle fritillaire. En plus le fait de photographier des fleurs permet de vraiment se concentrer sur la composition, il n’y a pas de risque de voir son sujet s’envoler.
Et la multitude de formes et de couleurs présentes dans la nature permet de sans cesse se renouveler. Je prends toujours autant de photos de fleurs, même si au final, je les montre moins.
Certains, sur le forum pensent que la photographie de fleurs est plus facile à réaliser qu'une photographie animalière par exemple. Qu'en penses-tu ?C’est sans doute vrai en terme d’accessibilité. Il est plus facile de savoir trouver une belle fleur que de débusquer un renard. Maintenant, est ce qu’une photo se juge en terme de difficulté ? Je ne pense pas. Ce n’est pas parce qu’une photo est difficile à faire qu’elle va déclencher une émotion chez un spectateur. C’est plus l’intention qu’on y met, l’histoire qu’on raconte et ça, c’est la même chose que ce soit en photo animalière ou en photo de fleurs.
Quel est le milieu naturel ou tu es le plus à même d'être à l'aise en terme de photographie de nature, et pourquoi ? Je dirais les friches. Vivant en milieu urbain, c’est d’abord le genre de lieu qui m’est le plus facilement accessible. Ensuite, on y rencontre une biodiversité assez incroyable, avec une multitude d’insectes et de fleurs…et dans un sens, c’est vraiment rassurant de se rendre compte que la nature reprend ses droits dès lors qu’on lui cède un peu de terrain.
Dirais tu que la photographie a changé ta vie, ta faculté à "voir" autrement ton environnement ?
Clairement ! Avant de me mettre à la photo, je ne savais même pas que des orchidées poussaient à l’état sauvage en France. Maintenant, j’en voie partout où je me balade.
Sans parler des séances photos elles-mêmes qui m’offrent une réelle parenthèse dans ma vie citadine. Je croise à chaque fois des espèces inconnues, que ce soient plantes, insectes ou même des oiseaux dont on entend juste le chant et ça donne envie d’identifier, et de connaitre…et ce qu’on connaît, on souhaite le protéger.
A ce titre n'as tu jamais envisagé d'en faire un métier ?Qui n’a pas été titillé par l’envie de transformer sa passion en métier…mais je reste lucide et vivre de la photo est vraiment compliqué, surtout quand on voit le nombre de très belles images qui sont produites.
Ce qui est sûr, c’est que ça me questionne clairement sur mon métier actuel qui m’oblige à avoir un mode de vie citadin et qui n’est pas vraiment en adéquation avec les valeurs que je souhaite défendre par mes photos.
Quelles sont tes sources d'inspirations ? seulement d'autres photographies ou la possibilité de trouver dans la créativité artistique d'autres possibles, d'autres supports à ton imagination ? C’est difficile de définir ses sources d’inspirations…je ne me dis pas que je vais faire comme tel ou tel photographe que j’aime.
J’ai plus le sentiment que mes photos vont être enrichies par les différentes expériences visuelles que j’ai vécues, mais sans conscience de ma part.
Alors bien sûr, je suis influencé par pas mal de photographes étant donné que je m’intéresse beaucoup à tout ce qui se fait en photo nature.
Après, je suis également un grand féru de BD et j’admire le travail de certains dessinateurs comme Claire Wendling, Cyril Pedrosa, Frederik Peeters, etc.…et la construction d’une case est assez semblable à la construction d’une photo.
D’une manière générale, j’aime beaucoup le dessin, et ce que ça peut apporter en terme de gestion de couleurs, de lumière.
Voyons maintenant si tu veux bien le côté militant de la photographie de nature.
Je suis bien plus vieux que toi et je photographie la nature depuis mes seize ans. Ce que je constate aujourd'hui, c'est la grande qualité et la grande diversité des photos produites.
Malgré ce nombre incroyable de photographies, ce flux magistral de représentations d'une nature exacerbée par les talents toujours plus imaginatifs, comment se fait t'il qu'il me semble que rien ne change et que , même, tout s'aggrave autours de nous ? La photo si belle soit-elle, est elle, selon toi, toujours le symbole d'une prise de conscience à la respecter ? Je suis d’un naturel optimiste et j’ai tendance à croire que plus on connait quelque chose, plus on souhaite le protéger (c’est mon côté Miss France).
Le problème c’est la façon dont l’image est « consommée ». Est-ce qu’on s’attarde vraiment sur une photo, on prend le temps de contempler le sujet qu’elle présente, on essaie de s’imaginer les menaces qui pèsent sur lui ou est ce qu’on clique pour voir l’image suivante ?
A ce titre, j’aime les photos qui interpellent, nous imposent une pause et nous touchent vraiment. J’ai 2 images en tête :
Un cliché de Bret Stirton qui a gagné le concours Wildlife photographer of the year avec la photo d’un rhinocéros massacré pour sa corne. Cette photo n’est pas « belle » à proprement parler, mais elle choque et elle interpelle les consciences sur une vérité pas facile à voir.
Dans un autre style, je pense à une photo de Vincent Munier sur la panthère des neiges. Au premier abord, on ne voit pas le sujet de la photo. Il faut prendre le temps de rentrer dans l’image pour apercevoir la panthère et quand on la voit, on ressent un peu de l’excitation qu’a dû éprouver le photographe en apercevant le félin. Du coup, on ne peut être qu’admiratif devant la perfection de ce mimétisme et vouloir tout mettre en œuvre pour préserver cette espèce.
Etant papa de deux enfants, je peux aussi juger l’impact qu’ont ces images sur eux. Le fait de découvrir cette multitude d’espèces par le biais du travail des photographes (ou grâce aux formidables documentaires de la BBC entre autres) leur donne envie de se révolter face aux pratiques humaines qui les menacent.
Nous venons de vivre une période difficile ou nous avons pris conscience (je l'espère) de l'extrême fragilité de nos existences. De notre incapacité à développer un reflexe de peur naturelle, animale, quand le risque de pandémie frappe à nos portes.
Que penses-tu de cette période, comment l'as tu vécu, et que penses-tu de ces vidéos qui ont circulé ou l'on découvre la réappropriation des animaux dés que l'homme n'est plus présent ? Si on met bien sûr à part le côté sanitaire et l’impact que cette crise va avoir sur les personnes les plus vulnérables, il n’y a pas eu que du négatif à confiner tout le monde.
Sans aller jusqu’à la ré-appropriation des milieux urbains par des sangliers ou autres, j’ai déjà pu voir l’impact du non fauchage de certains espaces publics. C’est bien simple, il n’y a habituellement aucun lieu où je pouvais faire de la photo à moins de 1km de chez moi, tout étant régulièrement rasé par les agents municipaux. Mais cette année, j’ai trouvé des orchidées, des anémones, et une multitude de papillons et de libellules dans des endroits déserts l’année dernière. J’ai même observé pour la première fois des Agapanthies (des coléoptères à longues antennes).
Le seul problème, c’est que tout a été de nouveau fauché à partir de la fin du confinement.
Revenons à la photographie par le biais des concours et festivals. Es tu un concouriste acharné ?Je participe à quelques concours dans l’année, mais c’est comme pour le forum, ça va et ça vient
Je pense que c’est une bonne manière de faire connaître son travail (quand on est primé bien sûr). En tout cas, je suis souvent admiratif des galeries présentant les résultats de ces concours.
Penses-tu que les festivals et expositions soient un bon moyen de faire "vivre" la photographie de nature ? Je ne parle qu’avec une toute petite expérience ayant exposé pour la première fois l’année dernière.
J’ai été très agréablement surpris par les échanges que j’ai eus avec les différents visiteurs. J’ai exposé des photos de mantes religieuses et des empuses et plus de la moitié des questions étaient sur l’insecte et ses mœurs ce qui prouve l’intérêt des gens pour la nature jusqu’à ses plus petits représentants.
Je renouvellerais l’expérience avec grand plaisir, je pense effectivement que les photos prennent vie lorsqu’elles ont été tirées sur papier et qu’elles rencontrent un public.
Considérant ton âge, la date de début de ta pratique photographique. Penses-tu qu’une vie sera assez longue pour avoir percé les secrets d’une bonne image ?Ohhhh non J’arrive tout juste à faire des images qui me plaisent, et je n’ai pas de plus grande ambition. La définition d’une bonne image dépend de tellement de facteurs, à commencer par la personne qui la regarde.
En tout cas, je vis de plus en plus souvent ce moment où juste avant d’appuyer sur le déclencheur on sait que cette image sera particulièrement réussie, et c’est déjà une très grande satisfaction.
Quel regard as-tu envers les débuts de la photographie par rapport à notre époque ou le numérique met à la disposition du plus grand nombre des millions de photos en ligne ?Plus qu’en terme de partage, je pense que c’est en terme de création que le fossé est énorme. J’ai pratiqué un peu la photo argentique et le « temps photo » est vraiment différent.
Chaque clic était beaucoup plus réfléchi et entre la prise de vue et le développement, il fallait garder en mémoire l’intention derrière le cliché.
C’est vraiment un très bon exercice que de se remettre dans ces conditions. Je pense que c’est un peu ce qu’on fait au fur et à mesure de sa pratique photo…on déclenche moins et on soigne beaucoup plus sa composition avant de prendre un cliché.
Mais en tant que débutant, quelle chance de ne connaitre que le numérique…pouvoir recommencer, expérimenter autant que nécessaire, et après, se confronter facilement au regard des autres même si il faut savoir prendre du recul par rapport aux critiques reçues.
Puises-tu ton inspiration, ta créativité, en fonction de ta culture photographique ? Lectures, expositions, concours, ou explores tu ta propre sensibilité au gré de tes expériences ?
Comme je le disais précédemment, même inconsciemment j’exerce mon œil avec tout ce qui m’entoure, que ce soit le dessin, la BD, le travail d’autres photographes.
Mais une fois sur le terrain, la seule chose qui compte c’est le sujet, la lumière et l’instant. Je commence souvent à faire une photo comme j’ai l’habitude, avec une distance confortable vis-à-vis de mon sujet et une certaine gestion de la lumière.
Par contre, j’ai pris l’habitude de toujours me forcer à faire une photo supplémentaire en changeant d’angle, en me mettant dans une situation différente. Quelques-unes de mes photos que je trouve les plus réussies résultent de cette méthode.
Chaque artiste, peintre, photographe, sculpteur, a une couleur préférée. Si c’est le cas pour toi, penses-tu qu’elle influence ta production d’images ?En fait, j’aime beaucoup le vert, mais ce qui est bizarre, c’est que je n’aime pas vraiment ça dans mes photos… J’ai même souvent tendance à un peu désaturer les verts que je trouve souvent trop présents.
Donc ça influence, mais de manière étrange
De quel photographe te sens- tu le plus proche aujourd'hui ?Je dirais Thomas Vanderheyden, même si je ne l’ai jamais rencontré.
Je pense qu’on est de la même génération et qu’on a commencé la photo à peu près au même moment et je me retrouve dans chacune des images qu’il partage.
En fait je l’associe à mon parcours car ça fait longtemps que j’admire ses images.
Parlons maintenant de l’aspect matériel. Celui-là même qui génère une particularité dans l’image. Es-tu de ceux qui emploient des optiques « vintage » pour construire leurs images ?Ça m’est arrivé assez régulièrement oui, mais je me suis fait voler mon matériel il y’a 2 ans et je n’en ai pas racheté. En fait, j’ai trouvé ça super pour apprendre, mais ça ne me manque pas plus que ça.
J’avoue que j’aimerais utiliser un objectif Trioplan un de ces quatre, mais plus par curiosité.
Toujours concernant le matériel. Quel genre de photographe es-tu ? celui qui emporte toutes ses optiques sur le terrain ou seulement une optique et un boîtier ?Je n’ai qu’un boitier, mais j’emporte toujours deux objectifs. Mon objectif macro mais aussi depuis peu un 300mm. J’aime le rendu de ces deux objectifs et je serais bien incapable d’en choisir un seul. Le 300mm est super pour les papillons ou les libellules, il permet de les photographier en restant à distance. Par contre, pour les sujets au ras du sol ou pour mettre en valeur un détail, l’objectif macro est bien plus adapté.
As-tu déjà essayé les tous nouveaux "bridges" Canon, Nikon, Sony ? et représentent -ils pour toi l'avenir photographique de l'image numérique ?Je n’en ai jamais essayé, mais j’ai effectivement l’impression d’assister petit à petit à la mort du réflex. Après, je ne suis pas quelqu’un de conservateur, tant que le matériel que j’ai ne me freine pas pour produire les images que j’ai en tête, peu importe la marque ou le type d’appareil.
Pour finir sur une note plus générale. As-tu d'autres passions que la photographie ?
La photo me prend pas mal de mon temps libre, mais j’aime aussi beaucoup la cuisine et la lecture.
Et c’est étroitement connecté à la photo, mais j’adore aller vadrouiller, seul ou avec femme et enfants.
Toujours sur un plan plus général, que penses tu de la "politique" verte ou plus simplement de l'écologie en politique ?Nécessaire, mais pas suffisant. L’écologie passe d’abord et avant tout par les citoyens et par les associations. A part donner des orientations générales, je ne suis pas certains de l’efficacité de l’écologie politique.
Penses-tu qu'elle peut accorder, parrainer, et symboliser l'avenir de notre monde ?
Je crois surtout que l’écologie devrait être inclue dans chaque décision politique, quel que soit le parti au pouvoir. Il s’agit d’un enjeu qui va au-delà des guerres partisanes et qui devrait rassembler et faire consensus.
Pour finir cet entretien je voudrais t'accorder une "carte" blanche. Peut-être as-tu un coup de gueule, une belle chose à nous faire découvrir, ou tout simplement une pensée qui te semble importante, voir complémentaire de ta passion photographique ?Je ne suis pas quelqu'un qui a l’habitude de pousser des coups de gueules et la tolérance fait partie des valeurs que j’aimerais le plus transmettre à mes enfants, mais (fallait s’y attendre
) j’avoue avoir de plus en plus de mal à cohabiter avec le monde de la chasse.
Sans parler de souffrance animale, j’ai connu de nombreuses situations dangereuses sur le terrain (rencontre avec des chasseurs passablement éméchés, un qui a crié à son collègue « attend, c’est pas un faisan » en me voyant, …). Je photographie notamment dans un espace classé Natura 2000 dans lequel la chasse est autorisé ! (alors qu’il y’a des panneaux à l’entrée recommandant le silence pour ne pas perturber la faune…). Dans une friche en ville (!!!), les chasseurs sont présents les Mercredis, Samedis et Dimanche…bref, difficile de s’y promener pendant son temps libre sans entendre des coups de feu.
Je ne comprends toujours pas pourquoi la chasse est autorisée en France. Si on veut profiter de la nature, « traquer » un animal et vivre une rencontre intense, pourquoi ne pas le faire derrière le viseur d’un appareil photo plutôt que derrière celui d’un fusil ?
Voilà le moment de nous séparer Sébastien. Saches que je suis "fan" de tes résultats en terme d'images. Saches aussi que de nombreux "jeunes" que je croise lors de stages ou de réunions autours de la photographie, connaissent le photographe talentueux que tu es.
Je te souhaite de poursuivre ce que tu as si bien commencé, et, ainsi, nous régaler de ton univers photographique. Merci beaucoup Philip, c’est très gentil de ta part. C’est la première fois que j’ai ce genre de retour et ça me touche énormément.
Sébastien viendra prochainement nous ravir en postant 6 photographies de son choix.
Vous pouvez, comme pour le précédent entretien avec Gil Gautier, poser vos questions directement sur le fil...
Bonne lecture à tous
Philip