Merci pour vos passages!!
Je ne vous ai pas encore converti à toutes ces petites bêtes, mais je ne désespère pas !!
Ce sera mon vœu pour la prochaine année

Un petit tour avec nos amies à points, qui m'ont donné envie de démarrer ce fil.
Ces petits coléoptères sont relativement connus du grand public avec la médiatisation de la lutte biologique à l'aide leurs larves, et aussi avec la célèbre "bête à bon dieu". Pour ma part, ma préférée arpente les pages de la "Rubrique-à-brac"
Néanmoins, avant d'attaquer leur prospection, j'étais loin d’imaginer une telle diversité d'espèces.
61- La coccinelle des saules (Chilocorus renipustulatus ), sur feuillus en zone humide ou en bocage "frais", se nourrit de cochenilles.


Pour la classification, beaucoup d'espèces ont un nom qui fait référence à leurs fameux points (punctata), tâches (pustulata), macules (maculata), gouttelettes(guttata), ce qui peut donner des noms latins plutôt complexes à retenir...

Les photos présentées dans cette série ne sont pas de premier ordre, surtout à cause du photographe , mais aussi du fait d'un ensemble de contraintes que je n'ai pas encore maîtrisé sur ces quelques mois de prospection:
Il faut imaginer que la majorité de ces espèces sont petites voir très petites ( de 1 à 3 mm...), le tout avec des conditions de lumière d'un automne dans le Nord-Est, et un manque de maîtrise de l'utilisation du flash.
J'espère, dès l'année prochaine, résoudre un peu ces difficultés pour présenter de meilleures photos...
62- Rhyzobie des friches (Rhyzobius litura) sur un simple drap blanc, essayez de voir la trame d'un drap de cette manière à l'oeil nu...


Pour rester chez les Rhyzobies, on trouve deux espèces australiennes (R.forestierii et R.lophantae)en France, importées pour combattre les cochenilles de l'olivier et des plantes de jardinerie en cultures sous serres. Elles ont été importées dans les années 80 en Europe et ont bien entendu dispersé beaucoup plus loin que les serres horticoles. Elles ne semblent pas poser problème pour les rhyzobies et autres coccinelles autochtones, mais à l'heure actuelle il y a peu d'études mises en place.
63-Rhyzobie des arbres (Rhyzobius chrysomeloïdes), espèce autochtone se nourrissant de pucerons.


On en trouve dans tous les milieux, et à l'instar des Orthoptères, certaines espèces sont typiques des zones humides
64- Coccinelle à treize points (Hippodamia tredecimpunctata) amatrice de pucerons elle aussi


D'autres fréquentent les prairies sèches
65- Coccinelle à quatorze tâches (Coccinula quatuordecimpustulata) préfère les milieux calcaires secs


Réputées pour leur appétence pour les pucerons, les Coccinelles ne sont pas toutes carnivores, certaines espèces sont phytophages et peuvent être des ravageurs de cultures dans certaines parties du monde.
66-Coccinelle à 24 points (Subcoccinella vigintiquatuorpunctata), espèce velue qui aime aussi bien les Fabacées (luzerne..) que les Chénopodiacées (bettrave...) et d'autres plantes sauvages.


Certaines occupent un vaste ensemble de milieux, mais restent méconnues du public car fort discrètes malgré des couleurs éclatantes
67- Coccinelle à 22 points (Psyllobora vingtiduopunctata) présente sur tout type de feuillus


68- Coccinelle des friches (Hippodamia variegata) , dans les endroits secs, mais pas que...et souvent sur aster


69-Coccinelle à damier (Propylea quatuordecimpunctata), espèce prolifique consommant pucerons et autres insectes


Je suis encore loin de les avoir toutes débusquées, notamment celles liées aux conifères, et c'est toujours sympa de découvrir une nouveau cuirassé coloré!!
70- Petite coccinelle orange (Vibidia duodecimguttata) bien présente en milieu bocagé et lisière forestière


71- Coccinelle joker ( Oenopia conglobata) sur feuillus en forêt mixte et milieux ouverts


72-Coccinelle à virgule( Exochomus quadripustulatus), sur arbres de tout type, elle est utilisée dans la lutte biologique contre les cochenilles mais consomme également d'autres invertébrés (psylle, puceron, acarien...)


Voilà pour terminer l'année, 2024 débutera avec une magnifique coccinelle voir une coccinelle magnifique...
Meilleurs vœux!!

Super, Thomas, cet inventaire des "bêtes å Bon Dieu", fort bien documentė et illustrė

Tu ne t'en sors pas si mal et ta collection me fait envie (j'en suis pas encore la!). La photo de la 22 points est superbe.

Il y en a quelques unes que je n'ai jamais vu, toujours intéressants tes fils

Quant aux noms latins à retenir, c'est une vraie sinécure pour moi aussi. Difficile de remplir une tête déjà bien pleine !

Pour le flash, je ne sais pas comment tu règles ton boitier. Mais perso je suis en M (manuel) à 1000 isos et à F10 et le flash en auto. Ensuite selon les sujets plus ou moins clairs, je ferme ou j'ouvre mon diaphragme. J'ai un flash annulaire où tu peux également régler facilement l'intensité de la lumière. Avant j'avais un flash cobra, j'avais mis un scotch opaque devant le lumière pour réduire le flash. Et je réglais l'ouverture toujours selon les sujets.

Je suis aussi en manuel, mais plutôt à f/7.1 ou f/8, le problème est que je suis plus vers un rapport 3:1 que 1:1, et là la lumière chute et les isos s'envolent...Par contre je suis en flash manuel aussi, je ne suis pas satisfait du mode automatique qui me donne des résultats très incohérents par moment, je ne dois pas tout maîtriser dans le fonctionnement d'un flash...
Je suis en flash cobra, mais je pense que le problème majeur est la diffusion et l'orientation de la lumière...je suis en phase de bricolage d'un diffuseur pour palier à ces problèmes.
Merci du passage et des commentaires!!

Un lecteur de Gotlib cool !

Un bel inventaire d'une bestiole bien utile

J'utilise la même configuration et le même flash que Robert. Il nous l'avait présenté dans un de ses fils. Yongnuo YN14EX pas si cher aux alentours de 100€

Après les honnies du public, comme le sont les punaises qui ne sont pourtant pas de lit, et qui ont souvent de belles couleurs et géométries, tu nous offres un contrepoint avec un des rares insectes apprécié des ignorants pour ne pas dire citadins. Je savais qu'il y avait différentes espèces de coccinelles, mais à ce point (encore sans jeu de mot).
On trouve celles que tu nous présentes dans toutes les régions?

Extra cet inventaire (début d’inventaire) ! Pour continuer dans l’esprit de Christine, tu marques des points...

Merci pour vos passages et commentaires!!

En cherchant pour les identifier, je pense que les espèces que j'ai présentées se trouvent sur une bonne partie de la métropole. Après, rien qu'en Bourgogne, on tourne à 85 espèces, donc je pense qu'il y a des espèces spécifiques à des régions. Je pense notamment à celles liées aux résineux, sans doute plus présentes ailleurs (montagnes...).
Il n'y a pas forcement beaucoup de littératures sur ce groupe, beaucoup d'espèces étant difficiles à observer et identifier...
Affaire à suivre

Bon, finalement je terminerai l'année par une coccinelle spéciale...la coccinelle magnifique (Coccinella magnifica) ou coccinelle éclatante.
D'un point de vue physique, on pourrait la confondre avec la coccinelle à sept points, mais deux trois caractères l'en distinguent.
Elle possède bien 7 tâches, mais celles-ci sont très dissemblables, avec notamment une grosse tâche centrale de forme plutôt anguleuse sur chaque élytres
73- Coccinelle magnifique (Coccinella magnifica)


Ensuite il faut mettre cette petite bête sur le dos pour voir l'autre caractère qui la distingue de sa consoeur à sept points. On distingue alors des tâches blanches à la base des deux premières paires de pattes ( La coccinelle à 7 points n'en possède que sur sa première paire de pattes...dans l'immense majorité des cas). Ces tâches sont en fait des structures physiques que l'on retrouve chez tous les insectes, elles sont nommées épimères.
74-Coccinelle magnifique (Coccinella magnifica)


Ce coléoptère de belle taille (6-8 mm) est dit myrmécophile, car fortement lié aux fourmis. Il faut savoir que les données sur cette coccinelle datent du début du 20ème siècle, autant dire que l'on en est aux balbutiements...
Vous savez déjà que les fourmis sont de bonnes maraîchères et éleveuses, elles défendent leurs cheptels de pucerons contre les prédateurs et les coccinelles n'y échappent pas.
Malgré leurs structures de cuirassés, elles ont des zones de faiblesses au niveau du ventre et des articulations, les fourmis ont vite fait de trouver ces failles à force de harcèlements, ce qui provoque la fuite de nos amies à points.
La coccinelle éclatante produirait des phéromones qui atténueraient ces attaques dans le temps, les fourmis les ignoreraient rapidement et à elles une réserve de nourriture sans concurrence des autres espèces!!
Les stades oeuf et larve des coccinelles sont les plus sensibles aux attaques des fourmis, et bien chez magnifica ils sont également ignorés des fourmis, ce qui leur permet de pondre à proximité des fourmilières pour être plus proches des élevages.
Les mécanismes exacts sont méconnus, et des scientifiques se demandent pourquoi l'on ne trouve pas plus d'espèces myrmécophiles...

Ceci serait encore plus complexe, car on observe que ces coccinelles ne sont liées qu'à certaines espèces de fourmis (la fourmi rousse notamment), qui sont en fait les plus grosses espèces de nos contrées.
L'hypothèse étant que les petites espèces de fourmis trouvent plus facilement les points faibles des coccinelles en se faufilant sous leur ventre. De ce fait, même magnifica serait impactée par ces attaques avant que l'action phéromonale agisse.
On en sait donc encore peu et il reste beaucoup de questions...

75-Coccinelle magnifique (Coccinella magnifica)


Voilà, fini avec ma littérature, vous allez pouvoir regarder les images
Plus on s'y intéresse, plus on en sait moins, , mais il y a aussi le plaisir de voir toute la variété de l'évolution, même dans un pays tempéré comme le notre.
76- Adèle verdoyante (Adela reaumurella) en nuées dans les allées forestières


77- Aiguille marbrée (Agapanthia villosoviridescens), les Longicornes m'intéressent pas mal, j'espère pouvoir vous faire une maj l'année prochaine sur ces mangeurs de bois


78-Le Crambus des tiges (Agriphila tristella), abondant en prairies sèches en fin de saison


79- Oecophore nervurée (Alabonia geoffrella), une belle découverte du printemps


80- L'Herbacée (Chlorissa viridita)


81- La Rosette (Miltochrista miniata)...ne se montre pas aux dîners mondains


82- La Xanthie cirée (Cirrhia icteritia), une surprise au battage!!


83- Ilythie incarnat (Oncosera semirubella)


84- Turquoise indéterminée (sarcille ou des cirses)


Ce post va rentrer en diapause jusqu'au printemps.
Meilleurs vœux et à l'année prochaine!!

Superbe mise à jour et vivement la fin de la diapause

Voici encore une mine d'informations sur les coccinnelles, Thomas, avec ses exemples d'interaction entre les espèces tout à fait passionnants. S'y ajoute de superbes images d'une belle palette d'insectes
J'attends aussi avec impatience la fin de la diapause!

Moi aussi j'ai un faible pour les longicornes. Bon superbe document sur la coccinelle magnifique, je vais essayer d'en voir en 2024! Belle livrée sur la rosette! (avec un trait d'humour en plus)