Bonjour à vous
Pour l'ouverture de ce nouveau salon, nous avons cherché une personnalité qui pouvait au mieux représenter l'esprit du forum Image & Nature. Douée pour les paysages, la macrophotographie ou la faune, pour sa forte contribution à la vie du forum, possédant un vrai regard sur la qualité d'une photographie, critique et jouant avec l'humour pour faire passer son point de vue, nous sommes unanimes pour que Nadette soit la première personnalité à passer sur le Grill.« C’est en photographiant que l’on devient photographe ! »
Bonjour à tous,
L’honneur m’est fait, d’inaugurer ce nouveau salon : « Le Grill » !
Et oui, les modérateurs du forum « Image & Nature » viennent de m’offrir la possibilité de me présenter à vous, autrement dit : les « verts », mettent la Nadette sur le bûcher !
Présentations d’usage :Bernadette TAUTY, je suis née à Lyon un 16 avril, dans les années … non mais ça ne se fait pas de demander son age à une dame, non mais … ;o))) donc, je vous propose juste de vous souvenir du jour, car l’année n’apporte rien de plus au niveau cadeaux, gâteaux … tout ça …. Lol !
Je suis maman d’une fille qui a maintenant 30 ans !
Retraitée… et très heureuse de l’être, puisque cette liberté, me permet d’exercer ma passion : La photographie !
J’ai plus ou moins toujours fait un peu de photo, j’ai commencé avec la méthode « Tata Ginette » … (que normalement tout le monde connaît sur le forum) et puis ma fille s’étant fait offrir un appareil photo numérique pour ses 20 ans m’a intéressée de plus près à cet Art !
Ce sera elle qui m’offrira mon premier bridge, un : « kodak DX 7590 » !
J’ai très vite trouvé les limites de ce type de boîtier, surtout que, de son côté, elle venait d’acquérir le NIKON D70 et que ses résultats me faisaient pâlir d’envie !
L’année suivante, c’est décidé : moi aussi, j’ai mon NIKON D70 !
Je me souviens de mes premiers essais avec ce reflex… et de mes premières « larmes » pour la photo. Que celui ou celle qui n’a jamais vécu ça, me jette la première pierre …lol !
Ma fille, déjà experte, était le professeur de mes débuts ! D’une exigence incroyable, elle m’a forcée à faire mes premiers pas en mode « manuel », restant intransigeante sur mes moindres erreurs : je l’ai trouvée plus d’une fois très dure dans ses critiques ! Mais une bonne dose de volonté et un épanouissement certain à la contemplation de ce qui nous entoure, me permettra de garder intacte l’envie qui continuait à guider mes pas lors de mes sorties photos !
Grâce à ce traitement de choc (cela aura au moins eu ce mérite) j’ai très rapidement compris le système de fonctionnement d’un réflex : ouverture, vitesse, profondeur de champ, etc.
Si par le passé les remarques de ma fille me semblaient un peu décourageantes, aujourd’hui je ne peux que la remercier : tous ces moments de remises en question m’ont permis d’avancer, de m’améliorer encore et encore, de « peaufiner » mon peu de savoir sur le terrain, de plonger dans les forums, dans les bouquins. Et ce qui me semblait ardu au tout début est vite devenu l’oxygène de ma motivation !
Donc, je débute vraiment fin 2005 !
Mon équipement :Nikon D70 livré en kit avec le 18/70. Avec, en plus, le 70/300 !
Objectif macro SIGMA 50 f.2.8 qui est encore aujourd’hui mon seul objectif pour la macrophotographie !
Ma toute première photo était une pensée : pas trop difficile, j’en avais dans mon jardin !
La voici :Fichier(s) joint(s):
pensee001.jpg [124.67 Kio]
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Ensuite, je vais me lancer à la « chasse » aux volatiles …. C’est un exercice qui me paraît assez « facile » dans mon coin, puisque je suis dans l’Ain, plus exactement dans la région de la Dombes, avec tous ses étangs et bien sûr les volatiles sédentaires et de passage qui font la richesse de cette magnifique contrée !
Un petit lien pour aller à sa découverte :
http://ladombes.free.fr/Donc, par une belle journée d’automne, nous voilà parties, ma fille et moi, pour une ballade au bord des étangs.
Les oiseaux sont assez sauvages dans la région (à cause de la chasse) et faire de la photo en billebaude n’est pas évident ! Notre manque de connaissance de la faune est aussi un facteur aggravant de nos approches manquées.
Nous repartons sur le terrain : l’étang est là, une multitude de canards s’ébrouent tranquillement !
Notre approche est détectée et automatiquement c’est la fuite … ! Seuls deux ou trois canards restent impassibles ! Je mitraille ; mais avec mon 300, je suis beaucoup trop courte. C’est alors que pas très loin du bord, un canard semble ne pas s’inquiéter de notre présence ! Je m’approche… encore et encore, je fais le moins de bruit possible.
Je m’accroupis pratiquement dans la vase du bord, je fais mon cadrage et déclenche. Ce volatile est, ma foi, très compréhensif ! L’écran de visionnage du D70 étant ce qu’il est, je chausse mes lunettes… et c’est le gag de l’année : le canard est en plastique : c’est un leurre posé par des chasseurs !!!
Éclats de rire avec ma fille qui malgré ses yeux neufs ne l’avait pas plus remarqué que l’antiquité que je suis …
Voici mon premier canard mis dans la boîte : il reste un souvenir inoubliable d’une bonne partie de fou rire (les deux blondes à la chasse photographique !)…
Le voici :Fichier(s) joint(s):
canardplastique.jpg [171.79 Kio]
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Après cela, une conclusion s’impose : le matos c’est bien, mais il faut quand même des bases sur le comportement de la faune. Le terrain n’est que le prolongement d’une approche plus livresque et rien ne remplace le contact avec des ornithologues et des photographes naturalistes comme mon copain Yves qui fait de la photo depuis 30 ans et s’intéresse aux oiseaux depuis 10 années de plus.
Je continue donc, avec les oiseaux … : pas faciles ceux des étangs, alors souvent je me replie sur ceux du Parc Ornithologique de Villars les Dombes !
Voici le lien :
http://www.parcdesoiseaux.com/Un endroit merveilleux où règne une richesse impressionnante d’environ 400 espèces d’oiseaux, souvent présentées dans un décor soigné.
Le coté positif de cet endroit, c’est que se mêlent sur les pièces d’eau aménagées au sein du parc les volatiles de la collection et les espèces sauvages, en transit, en hivernage (canards) ou même nicheurs (hérons, grèbes…).
Un des points du Parc que je préfère pour son caractère plus sauvage est « La petite Dombes », un modèle réduit de la Dombes des étangs, avec un observatoire semi-enterré dont la vision au ras de l’eau permet de faire des clichés ayant sensiblement le même rendu qu’en affût flottant !
Vue sur la petite Dombes en période pré-hivernaleFichier(s) joint(s):
petitedombes001.jpg [158.11 Kio]
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Et photographie faite de l’observatoire : Canard (fuligule milouin femelle)Fichier(s) joint(s):
fuligulemilouin006.jpg [237.27 Kio]
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Mais tout n’est pas si simple pour faire de belles photos dans un parc animalier ! Il faut « jouer » avec la problématique des grillages, des perchoirs, des mangeoires, des vitres souvent pas très nettes, tous ces éléments perturbateurs qui ne doivent pas paraître sur les clichés : un vrai challenge pour le photographe…
S’ajoutent aussi les problèmes des lumières, pas facile, voire même impossible parfois de se placer dans le bon contexte de la théorie … Et il faut aussi tenir compte des autres visiteurs du Parc, parfois nombreux les jours de beau temps, entre juin et septembre.
Vous l’aurez compris, l’approche au Parc Ornithologique de la Dombes est plus simple qu’à l’extérieur, mais la technique de prise de vue est souvent complexe !
Quelques clichés d’oiseaux derrière les grillages :
Calao papouFichier(s) joint(s):
calaopapou001.jpg [191.1 Kio]
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Martin-chasseur géant d’AustralieFichier(s) joint(s):
martin009.jpg [153.63 Kio]
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Une autre particularité du Parc, c’est aussi de pouvoir entrer à l’intérieur de serres et de grandes volières avec un beau décor végétal et souvent des mares : un régal pour la photo !
Colombe LophoteFichier(s) joint(s):
colombelophote001.jpg [242 Kio]
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Mon matériel commençant à vieillir, j’ai fait ensuite l’acquisition du Nikon D90 et d’un objectif plus performant avec la mise au point interne et surtout équipé du VR : le Nikon AF-S VR 70/300 f.4.5-5.6
Cet équipement m’avantage sur les prises de vue d’oiseaux en vol.
Et puis, dans cette nouvelle génération de boîtiers, j’ai pu apprécier le système Nikon du
« D-Lighting » qui préserve les détails dans les hautes lumières et les ombres et crée des photos avec des contrastes et expositions que j’apprécie.
J’aime surtout ce rendu lorsque je fais de la macrophotographie avec une technique qui m’est assez personnelle : la profondeur de champs très réduite.
On aime ou on aime pas ! Cette technique me permet de donner libre cours à ma vision subjective de la photo rapprochée. Mes clichés sont ainsi moins documentaires, mais peut-être – du moins je l’espère – plus oniriques et poétiques…
Minimaliser la partie nette sur l’œil ou l’ensemble de la tête et laisser l’arrière-plan dans un flou voulu pour personnaliser mes clichés font partie de ma façon de travailler en macro. J’applique aussi cette technique pour les fleurs.
Araignée thomise D70 : f.4, 1/500, 250 iso, mode manuel
Fichier(s) joint(s):
thomise004.jpg [202.37 Kio]
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Une fleur de ciboulette de mon jardin : tous les sujets, même les plus « banals » peuvent être mis en image !
D90 : f.5, 1/80, 250 iso, mode A au 50
Fichier(s) joint(s):
Nature030.jpg [189.6 Kio]
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La macro est un vrai plaisir ! Je pars sur le terrain toujours habillée dans des tons neutres (ou camo). Et oui, même pour les insectes, car ils distinguent parfaitement les couleurs claires et certains sont attirés par celle-ci ; alors que d’autres prennent la fuite : c’est très souvent le cas ! J’évite aussi les vêtements bruyants et le parfum (car les insectes évoluent dans un monde de phéromones odorantes).
Sur le terrain tout se joue dans l’approche de l’insecte : j’ai un objectif macro avec une longueur de focale de 50… Donc le but, si je veux obtenir ma profondeur de champ très réduite, c’est de coller à l’insecte le plus près possible : 2/3 cm !
Aucune panique à avoir (même pour les insectes éventuellement « piqueurs ») si tout se fait dans le calme, le plus doucement possible, sans gestes vifs, en faisant attention au sens du soleil pour ne pas projeter son ombre sur le sujet : c’est la meilleure technique pour mettre l’animal « dans la boîte ».
La patience est le maître mot de la macro pour les insectes. Et même si celui-ci s’envole, on évite de bouger : il va sûrement revenir (lui ou son « petit frère ») et se poser au même endroit !
Anax Télé : 300, f 5.6, 320 ISO
Fichier(s) joint(s):
10%20Anax005.jpg [344.26 Kio]
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Je fais aussi un peu de paysage : la magnifique région où j’habite me permet de varier les ambiances qui changent très vite en Dombes. Soleil, brume, ciel plombé, givre … sont autant de lumières à gérer et à exploiter pour trouver le cliché qui va retenir un regard.
La photo que je vous présente ici est un moment inoubliable qui m’a particulièrement impressionnée. J’en garde un souvenir merveilleux : c’est l’instant où le ciel et l’eau sont en fusions totale ; l’instant où le regard se perd et où l’âme s’imprègne d’une infinie plénitude, l’instant d’un bonheur simple, impalpable et pourtant tellement marquant…
Je l’appelle : « le bonheur en bleu et rose »… Couleurs layette ! C’était la fin d’une magnifique journée ensoleillée.
Fichier(s) joint(s):
etanglueurdusoir001.jpg [246.73 Kio]
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Et pour finir, quelques lignes pour vous parler un peu de moi et de cette passion.
Si j’avais un défaut à dévoiler, je dirais : manque de confiance en moi et aussi peut-être un certain manque de patience à la chasse photographique en affût.
Je trouve le temps très long, assise seule dans cette « guitoune ». Il faut que je bouge ; et pour cette raison, la billebaude me convient parfaitement !
Le manque de patience se fait ressentir aussi pour la « chasse » de mes petits insectes (attendre sur place à plat ventre ou à genoux…) : mais là, c’est plus le coté « poids des ans » qui me pénalise !
Si j’avais une qualité à dévoiler (…ben, j’en ai plein… lol), je dirais avant toute chose : une certaine aptitude à l’observation. On me dit souvent que j’ai l’œil. En fait, lorsque je suis dans la nature, mon regard est capté par chaque détail ! Tout me semble beau ; et j’ai d’ailleurs un proverbe caucasien comme devise : « Si le cœur ne contemple pas, l’œil ne verra pas… ! »
Ma force se trouve déjà là !
Ensuite, il me reste à mettre le sujet en boîte en saisissant rapidement mon angle de prise de vue par rapport au cliché qui (instinctivement ?) est déjà en place dans ma tête. Peaufiner très vite les réglages du boîtier et déclencher…
La rafale m’aide beaucoup et permet, une fois sur le PC, de choisir un cliché se démarquant des autres !
Si mon sujet m’en laisse le temps, je fais rapidement plusieurs cadrages : en portrait et horizontal. Cette façon de procéder me donne encore une fois la possibilité d’avoir le choix d’un tri sélectif.
Et puis, pourquoi m’en cacher, je suis totalement décomplexée par rapport à l’aide apportée par un logiciel de retouches.
Je m’en sers énormément et toutes mes photos sont systématiquement traitées !
Ces logiciels apportent un confort pour le recadrage, parfois nécessaire pour ôter un élément perturbateur. Ou bien (merci aux pixels des nouveaux capteurs) pour obtenir un plan rapproché du sujet sans trop de dégradation de l’image (lorsque la longueur focale est insuffisante… et elle l’est souvent avec les oiseaux).
La retouche peut aussi déboucher sur une approche sinon « artistique », en tous cas créative.
J’apprécie au plus haut point de pouvoir aller dans cette direction, tout en restant modérée dans les applications… sauf pour la recherche d’une transformation radicale de l’image, au gré de mon inspiration et de ma sensibilité.
En fait, je ne suis pas une puriste de la photo académique stricto sensu : ma quête consiste à obtenir un résultat qui soit visuellement gratifiant sur le plan esthétique (avec tout le côté subjectif que cela implique).
Pour moi, la présentation d’une photo est aussi importante que la qualité de son contenu. C’est pourquoi, je m’autorise des « encadrements » virtuels, avec des liserés par exemple, en harmonie chromatique avec le sujet. Ce qui est beau pour moi, le sera peut-être pour les autres, puisqu’il y a ensuite la dimension « partage » par le biais d’Internet.
Sur le plan de mon équipement, je fonctionne a minima (budget oblige). Je me contente de ce que j’ai : un matériel remis un peu au goût du jour (de toute façon, il y aura toujours mieux au fil des générations de boîtiers et d’optiques : il est difficile de suivre).
Le plus important à mes yeux est déjà de connaître son boîtier à fond, afin de savoir l’exploiter, avant de s’inscrire dans la course au matos.
Il me reste encore un point que je tiens particulièrement à mettre en exergue : c’est le forum d’Image & Nature et bien évidemment de sa revue !
J’ai puisé pas mal de choses au fil des numéros, dans certaines rubriques qui m’intéressent tout particulièrement :
· Une image, une histoire ;
· Une saison, un oiseau … je m’enrichis beaucoup dans ces pages ! ;
· Tests de terrain (qui pour moi ont plus d’importances que des tests de labo !)
Ensuite j’affectionne tout particulièrement le guide pratique et les bons coins qui regorgent de bonnes idées à mettre en application !
Et à présent le forum !
Ah ! Mon « fofo »… : mais que deviendrais-je sans lui !!! J’y passe je ne sais combien d’heures dans la journée et cela 7 jours /7 !!! La nuit, je quitte quand même la rampe ; mais si je suis prise d’insomnies, je me lève et reviens faire un tour… lol !
Une drogue ? Oui sûrement, mais une bonne drogue !
Inscrite pratiquement depuis le début, j’ai pour ainsi dire peint les murs de ce salon où l’on cause entre gens passionnés par la même chose. En fait, vous l’aurez compris, je suis mordue et je vous aime tous ! Une équipe dynamique, une modération exemplaire (et je sais de quoi je parle en regard de certains forums...), des participants talentueux et sympas… Bref, un lieu convivial au possible, avec des personnes d’une grande générosité de cœur et de savoirs ; une aide à tout moment, un dialogue sans restriction (pour qui sait garder ses limites)…
En résumé, je ne pourrais plus me passer de vous tous !
Vous êtes mes ami(e)s virtuel(le)s et pour certain(e)s des ami(e)s bien concret(e)s, avec qui il est agréable de faire des sorties photo. « Groupe Image & Nature » : casser la croûte et boire un bon verre ensemble, ce qui ne gâte rien. Je vous le dis : que du bonheur !!!
Du fond du cœur MERCI, merci à tous pour m’avoir accueilli parmi vous, pour m’avoir donné votre aide et votre amitié, vous avez toute mon estime… je vous quitte, mais pas pour très longtemps.
A plouchhh, sur les autres salons !
J’espère ne pas vous avoir trop ennuyés et que vous aurez eu autant de plaisir à lire ces quelques lignes que j’en ai personnellement eu à les pianoter sur mon clavier !
Nadette
Quelques supports imprimés dont je me suis beaucoup inspiré :
· La revue désormais mensuelle d’Image & Nature et ses hors-série ;
· Guide pratique de la photo de National Geographic ;
· Le guide complet du NIKON D90 de Laurence Huriaux ;
· Le Larousse des oiseaux de France et d’Europe ;
· Quelques revues d’aides pour les logiciels de retouches ;
· La revue Compétence photo.
Et beaucoup de navigation sur le Web … qui est un puits de connaissances diverses pour qui veut l’exploiter !