jbfft a écrit:
Il y a quelques années, les chasseurs se sont plaints du manque de gibier, il y a eu des réintroductions. Les croisements qui ont suivi ont modifié la race sauvage d'origine.
Résultat: portées plus nombreuses par année et marcassins plus nombreux par portée...
Phénomène boule de neige et situation incontrôlable voir inquiétante.
Maintenant, ce que je redoute, c'est les conneries qui vont arriver... Décisions bureaucratiques ou
politiques, voir les deux.
Jacques
Ps. Il ne s'agit pas de polémiquer... Mais il y a parmi nous beaucoup de personnes fréquentant le milieu sauvage et qui ne sont pas opposés aux chasseurs, ce qui est mon cas. Simplement, pour bien vivre ensemble, il faut dire les choses. Calmement.
Faire un exposé sur les raisons qui ont conduit à la prolifération des sangliers ne relève pas de la polémique et je suis tout à fait d'accord d'y participer, d'autant que mes activités m'ont conduit à acquérir certaines connaissances du sujet.
Si dans certains secteurs les souches de sangliers sauvages ont été polluées par des croisements (volontaires ou involontaires) avec du porc domestique, la règlementation qui s'en est suivie dans les années quatre-vingt a remédié à la situation et les hybrides ont pratiquement totalement disparu. La race d'origine n'est pas modifiée.
Au temps de la polyculture il n'y avait pas abondance de nourriture pour le sanglier, les portées étaient peu nombreuses (de deux à cinq marcassins) et la mise bas avait lieu une fois par an en mars-avril.
La culture intensive, notamment celle du maïs, qui s'est développée depuis une trentaine d'année a favorisé l'explosion des cheptels qui ont maintenant à disposition une nourriture qui augmente la prolificité des laies qui produisent trois portées sur deux ans et dont le nombre de marcassins a doublé.
Les tempêtes qui sont survenues au cours des dernières décenies ont engendré en forêt des secteurs inextricables d'arbres abattus qui ont servi de refuge aux sangliers du fait que la chasse y était impraticable.
Dès que les cultures sont levées, les chasseurs nourrissent les sangliers en forêt afin de les maintenir sur leurs lots de chasse (ce qui ne les empêchent pas d'effectuer des incursions dans les propriétés des particuliers) et les chasser conformément à la règlementation qui leur est imposée. Les prélèvements sont en constante augmentation et le cheptel aussi . Les dégâts enregistrés maintenant sont énormes, surtout dans les régions comme l'Alsace où la plaine n'est pratiquement plus qu'un immense champ de maïs. Sans parler des collisions avec les véhicules, dont certaines sont désastreuses.
Ce sont les pouvoirs publics qui ont les cartes en main pour résoudre les problèmes qui se posent.