Vivent les corneilles
UN PLAIDOYER POUR UNE COHABITATION RESPONSABLE

De F Jiguet

Réhabiliter les corvidés dans notre société est le sacré défi relevé ici par Frédéric Jiguet, à travers ce récit relatant ses expériences de terrain et de recherches avec les corneilles parisiennes.
Voila un livre intelligent, facile à lire (pas trop de bla-bla, mais du concret), truffé d’anecdotes, où l’on apprend beaucoup de choses ! Finalement, ces corneilles, on ne les connait pas vraiment !
On sort juste un peu frustré de devoir patienter encore quelques années pour connaitre le résultat de certaines recherches toujours en cours.
extrait :
"Entre l’automne 2019 et l’été 2022, plus 5 millions de corbeaux, corneilles et pies ont étés tuées en France sous couvert de régulation, pour lutter contre les dégâts qu’ils sont censés causer aux cultures et aux petits gibiers. En 2020 (année du confinement) les déclarations de dégâts attribués à ces espèces ont diminué de 40%.
Ce récit tente donc de comprendre pourquoi autant de corvidés sont éliminés sans que l’efficacité de ces vies avortées ne soit évaluée ni même contestée."

Des oiseaux qui, avec une autre couleur, auraient moins soufferts de persécutions

Un grand monsieur vient de mourir et c'est peut être l'occasion de découvrir ou redécouvrir ses écrits, je parle de Jean Malaurie, grand défenseur des inuits.
A lire ou re-lire "Ultima Thulé", "les derniers rois de Thulé"...
Il avait aussi créé une collection, "Terre humaine" , au sein de l'édition Plon, qui comporte des titres vraiment intéressants. Une petite liste non exhaustive:
"Le désert des déserts" de Wilfried Thesiger
" Suerte, l'exclusion volontaire" de Claude Lucas
"Soleil hopi. L'autobiographie d'un Indien Hopi" de Don C. Talayesva,
Des titres de René Dumont...etc

Oui. A 101 ans.

Une des plus grandes figures françaises de l'ethnologie. J'ai également lu quelques uns de ses livres et des livres de la collection "Terre Humaine" qu'il avait créé.

Une fois n'est pas coutume, je présente un livre que j'ai pas aimé... ou disons que je m'attendais à autre chose: Un rossignol dans la ville de David Rothenberg.
J'en parle car j'ai vu qu'il était chroniqué dans le dernier Télérama, et avec une très bonne critique...

Après un premier chapitre assez intéressant où il pose le décor avec les premières rencontres avec cet oiseau à Berlin, et la notion du "son parfait", l'auteur part dans des pérégrinations trop farfelues et anthropocentrées - pour ne pas dire autocentrées tout court - à mon goût.

Mais peut-être suis-je passé à côté de quelque chose ?

Je "rebondis" sur le dernier post de Frédéric : Si l'anthropocentrisme sous-jacent mais ignoré nous égare, l'anthropocentrisme volontaire et débridé est un artifice littéraire qui peut produire de" bien belles choses si l'auteur possède les qualités d'écriture requises ( pensons par exemple aux fables de La Fontaine ).
Je lis actuellement un petit bijou littéraire : " Bestiaire " de Miguel Torga, Editions Chandeigne.
Collection d'historiettes humoristiques à coloration discrètement poétique, contant des tranches de vies animales, c'est un classique de la littérature portuguaise, dont la 1ère édition date de 1940.

François