Bah vous êtes déjà des wagons a photographier les oiseaux et les bêtes à cornes. C'est donc bien qu'on varie un peu les sujets.

Bon après vingt jours sans papillons de nuit des Hautes Alpes vous devez être sacrément en manque

Cette année j'ai un printemps très capricieux avec des températures assez basses. Il y a eu quelques créneaux où il fallait être disponible mais çà n'a pas toujours été le cas. Malgré çà j'ai fait quelques sorties seul et avec le groupe d'entomos et j'ai croisé encore quelques nouvelles espèces.
Madame fait la nuit aux urgences et il fait super doux ce soir. Même si ils annoncent un peu de pluie vers 22/23h00 je tente ma chance. Ce soir j'opte pour la vallée de Freissinières bien connue des lépidoptéristes où les données sur Artemisiae foisonnent. J'ai quelques nouvelles espèces dans le collimateur pour ce printemps et c'est dans cette vallée que j'ai le plus de chance de les voir.


387 - Le temps est couvert, il fait 12° quand je m'installe et le vent est quasi nul..... tout est parfait.
Dès que la nuit est là il ne faut pas bien longtemps pour voir arriver les premiers papillons, çà promet d'être une excellente soirée, çà vole de partout.
Pterostoma palpina - Le Museau


388 - Après quelques anciennes connaissances je vois arriver mes premières nouvelles rencontres. Notamment ce joli papillon de la famille des Bombycoïdes. Ce soir là je vais en avoir une petite dizaine sur le drap.
Eriogaster lanestris - La Laineuse du Cerisier


389 - Pour augmenter mes chances ce soir j'ai trois postes lumineux. La lampe à vapeur de mercure avec le drap, une lampe Lepiled sur batterie placée plus loin dans un sous-bois et enfin un gros piège Tavoillot éclairé avec deux néons de 8 watts de lumière blanche actinite et lumière noire. C'est sur ce dernier que j'ai la Target de la soirée. Une grosse noctuelle vraiment pas commune et jamais abondante.
Il n'y a pas une heure que je suis là et déjà la soirée est "amortie".
Perigrapha i-cinctum - L'Orthosie trimaculée


390 - L'année dernière je m'étais fait avoir avec cette petite famille de Nolidae pensant avoir devant les yeux un micro-hétérocère, genre tordeuse. Il faut dire que se sont de tous petits papillons qui ne doivent pas dépasser le centimètre. Pas des plus courants non plus, ce soir je vais avoir la chance d'en avoir 4 spécimens pour deux espèces différentes et en plus ils sont tout frais.
Nycteola siculana - La Nyctéole du Peuplier


391 - Je vais leur tirer le portrait sous tous les angles...
Nycteola siculana - La Nyctéole du Peuplier


392 - Il est 22h30 quand une toute petite pluie fine commence à tomber. Tranquillement je commence à plier mes pièges auxiliaires au cas où le fin se transforme en averse. Je laisse le drap et je reste tant que l'activité ne baisse pas...... et apparemment la pluie (fine) ne les gêne pas du tout. Ça vole encore de partout...
Encore une nouvelle rencontre avec l'arrivée de plusieurs individus sur le drap. Mais ces papillons ne font que passer, il faut être présent pour ne pas les louper. Une fois calmé dans un petit flacon, je fais quelques photos en décalant la MAP plusieurs fois. Mais j'avoue ne pas le faire souvent "in-natura". Il faut vraiment des papillons cools.
Pour cette photo j'ai juste empilié 3 photos.
Achlya flavicornis - Le Flavicorne


393 - Ce soir je vois également mes premières eupithécias de l'année. C'est une famille très complexe où il faut souvent avoir recours aux génitalias pour arriver à l'espèce. Pour celle-ci ce n'est pas la peine, son habitus est assez marquée pour l'identifier facilement. Surtout quand c'est un papillon très frais comme celui-ci. C'est d'ailleurs peut-être pour çà qu'on l'a appelé comme çà.... trop facile !
Gymnoscelis rufifasciata - La Fausse-Eupithécie


394 - Cette vallée de Freissinières est extrêmement riche parce qu'il n'est pas courant d'avoir des vallées d'altitude avec beaucoup de feuillus de diverses espèces. En général ces vallées de montagne sont couvertes de mélèzes au nord et de pins sylvestre dans les adrets avec les saules de part et d'autres du torrent qui coule souvent au fond.
C'est ce qui explique cette diversité, entre autres. Se sont aussi des vallées qui n'ont pas subit les transformations de l'homme à part quelques hameaux multi-centenaires et la petite route qui parcours son fond.
Pour les micros c'est encore mieux... ce soir là j'en ai vu des centaines. Comme toujours, je me cantonne aux plus colorés pour avoir une chance d'y coller un nom.
Photo faite avec les 3 bagues allonges.
Plutella xylostella (Linnaeus, 1758)


395 - Et feuillus = géomètres. Ce soir là j'en également vu pas mal. A l'inverse, prairies alpines, pierriers, falaises = noctuelles. Mais bien sûr il y a un peu de tout partout. C'est juste qu'il y a beaucoup plus de.... selon où on chasse.
Lobophora halterata - L'Haltère


396 - Je finis cette mise à jour avec ce petit Agonopterix lui aussi facilement identifiable avec cette virgule noire et ce petit trait rouge brique. Il est plus de 23h et cette pluie fine commence quand même à mouiller le matos. Et puis les papillons sont de moins en moins actifs, il est tant pour moi de plier mes gaules et d'aller faire sécher tout çà.
Agonopterix ocellana (Fabricius, 1775)


Voilà donc pour cette petite virée à deux pas de la maison qui m'a permis de faire ma première "belle chasse" de l'année avec une quarantaine d'espèces différentes dont 5 de nouvelles.
Merci d'avance et je vous dis à très bientôt quand la météo me le permettra

infatigable photographe de jour comme de nuit, notre Robert nous prouve encore de sa redoutable efficacité!

A chacun son activité nocturne un plus pour les trois premières...

Alain

Pour les passionnés comme toi/vous de ce genre de "chasse", qu'il doit être motivant de rencontrer des espèces nouvelles, ou pas d'ailleurs, et se dire qu'on n'est pas sortie pour rien. Et en plus, tu nous en fait profiter de fort belle manière

Je suis admirative devant ce type de passion pour l'entomologie, Robert, tant pour la motivation que cela suppose que pour les minutieuses connaissances qu'il faut acquérir. Quant à ton talent de photographe, il n'est plus à prouver! Donc, encore une MAJ où l'on apprend plein de choses et où l'on admire plein de beaux spécimens... tout en restant dans son fauteuil bien au chaud!

J'ai l'impression que la variété d'espèces observables est infinie dans le groupe des papillons de nuit, c'est ahurissant ! Et toujours si bien mis en image, en pleine nuit il faut le faire !

Gilles

Il y a deux soirs un ami qui allume des lampes depuis des dizaines années a vu pour la première fois une espèce de géomètres. En effet il y a beaucoup d'espèces à découvrir (1500 espèces). Je commence à en avoir vu pas mal mais il m'en reste encore énormément. Et comme tous les débutants, j'ai découvert beaucoup de "communes", il me reste les plus rares et le plus compliquées mais aussi encore plein de "communes"..... Bref j'ai du pain sur la planche pour de nombreuses années. Surtout que je commence à "taper" dans les micro-hétérocères (3500 espèces).....

Quant à la motivation, elle est toujours là quand il s'agit de découvertes

Merci à vous.

Hello,
Plein les yeux, quelle diversité, j'adore ton "hérisson" (381) !

Que dire de plus!
Dom

Plus plus, bravo l'ami

Avec ces entomos il ne faut jamais être pressé, il faut juste ne pas désespérer et garder les photos. Au début je les jetais en pensant que mes questions étaient passées à la trappe et comme j'ai du mal à garder une photo d'insecte sans nom.... Bon celui-ci a 10 articles même si ce n'est pas évident à compter même avec cette photo où on en voit une très bien. Il parait qu'il y en a une dessous qu'on ne voit pas caché par le front.

Donc pour ce coléo voilà la réponse : Il faut compter le nombre d'article qu'il possède aux antennes : si c'est 9 tu es en présence du genre Amphimallon, si par contre il y a 10 articles tu es alors en présence du genre Rhizotrogus et très certainement de l'espèce Rhizotrogus cicatricosus, espèce très précoce par rapport aux autres.
P.S. : pour compter le nombre d'articles aux antennes, il est préférable de les compter sur le bord extérieur (comme sur la photo) et savoir que le feuillet antennaire n'est composé que de 3 articles (apex de l'antenne).

Donc voilà l'affaire du 13 mars réglée

c'est en confient l'identfication à des experts que l'on se rend compte que de nombreux détails nous échappent. Merci pour le résultat, j'avais trouvé le genre!

20 jours sans nouveaux papillons de Robert, c'est vrai que je commençais à trouver le temps long ! Mais cela valait la peine d'attendre car cette MAJ est très enrichissante. En plus cette soirée ta permis de belles et rares rencontres comme cette Orthosie si finement coloriée. Très réussi également l'empilement des images et comme tu le dis il faut pour ce faire choisir des spécimens bien calmes qui ne bougent pas une antenne. Le cliché de la Nyctéole et du plus bel effet.

Cette semaine je suis sorti quasiment tous les soirs avant l'arrivée de la perturbation. Je suis retourné plusieurs fois au même endroit que le post précédent mais les soirées ont été beaucoup moins prolifiques où j'avais eu un temps doux couvert et même pluvieux. Pourtant, les jours suivants, les conditions étaient bonnes avec des températures bien positives jusqu'à tard dans la soirée.
Bref encore un paramètre qui nous échappe bien comme il faut.... Un bon sujet de thèse comme aime à le dire notre responsable "hétérocères" de l’association !

Mais j'ai fait aussi quelques sorties ailleurs, histoire de varier les plaisirs et surtout les espèces.

397 - Depuis le début de l'année je suis à 18 nouveaux hétérocères, çà commence très bien. Comme cette superbe Eupithécia assez grosse pour cette famille et bien nommée. Je la trouve en effet très distinguée.... pour un papillon de nuit bien sûr.
Eupithecia insigniata - L'Eupithécie distinguée


398 - Avec l'arrivée des beaux jours la diversité s'affirme. On peut admirer une fois de plus la richesse de cette nature qui a fait évoluer certaines espèces vers des formes et des couleurs qui n'arrête pas de m'étonner.
Phyllodesma tremulifolia - Petite Feuille-morte


399 - Encore une jolie Notodontidae aux couleurs sombres mais intéressantes quand on prend la peine de regarder çà de plus près.
Clostera pigra - La Hausse-Queue brune


400 - Avec une bouille d'enfer qui me fait penser à Anubis, le dieu de la mort de l’Égypte ancienne !
Clostera pigra - La Hausse-Queue brune


401 - Celui-ci est assez commun en France puisqu'on le trouve sur tout le territoire, mais ce n'était que la seconde fois que je le croisais. C'est un très beau papillon d'une très belle taille.
Scoliopteryx libatrix - La Découpure


402 - Il vaut que je lui accorde un profil comme la précédente.
Scoliopteryx libatrix - La Découpure


403 - Toutes mes coches ne sont pas spectaculaires, loin s'en faut. Comme cette grande géomètre qui a bien voulu prendre la pose quelques secondes avant son envol.
Ectropis crepuscularia - La Boarmie crépusculaire


404 - Il y a deux soirées je suis allé avec un copain commencer l'inventaire de la Réserve des Partias au-dessus de Briançon. Réserve que je connais très bien pour y avoir fait d'innombrables comptages de jour comme de nuit avec la LPO.
Pour combler un manque, cette année le Grenha va faire plusieurs soirées pour inventorier les hétérocères. Pour cette première, nous avons vu 15 espèces, ce qui est déjà très bien à 2100m avec un début à +6° à 21h00 et une fin à 0,7° vers les 23h00. Dont cette petite écaille que je vous ai déjà présenté en mars.
Ocnogyna parasita - Ocnogyne des Alpes


405 - En bord de Durance juste à côté de chez moi j'ai vu ces petites Adèles voler au-dessus des saules en chatons. Il y en a des centaines en ce moment.


406 - Ne se posant jamais, j'en ai capturé une pour faire quelques photos avant de la relâcher (au même endroit bien sûr).
Adela cuprella (Denis & Schiffermüller, 1775)


407 - Encore une étrangeté de l'évolution.... et çà marche puisque ces papillons volent depuis des milliers voir des millions d'années ! Je ne suis pas sûr que Homo sapiens dure aussi longtemps.
Adela cuprella (Denis & Schiffermüller, 1775)


408 - Et je termine ce tour d'horizon nocturne par un gros papillon qui interpelle plus par la position de ses pattes toujours allongées devant lui que par sa forme et ses couleurs beaucoup plus classiques.
Calliteara pudibunda - La Pudibonde, la Patte-Etendue


Encore merci et à bientôt