Bonjour à tous.
La demande ayant été formulée, je propose aux plus débutants un peu d'aide dans le réglage d'un boîtier pour l’animalier.
Ce sujet est peut-être mal placé, je laisse le soin à un modérateur, de faire le placement qui lui semblera le plus approprié.Avertissement :
Je n'ai pas la prétention de donner un cours complet d'utilisation de boîtiers, d'autant plus qu'il y a des dizaines de modèles, d’ouvrages spécifiques, sans parler des sites internet et des tutoriaux consacrés à ce sujet aussi complexe.
Ma seule ambition est de donner quelques trucs et astuces simples tels que je les pratique. Il y a souvent plusieurs voies et moyens pour réaliser un réglage, ceux que je décris ne sont pas forcément les meilleurs, ce sont juste ceux que j'utilise. Je suis naturellement preneur de toute autre méthode plus efficace.Rien de plus rageant que de manquer une photo parce que le boîtier n’est pas prêt. Pour être paré à toute éventualité, il faut juste adopter quelques habitudes et se concentrer essentiellement sur trois points : gestion de la vitesse de prise de vue (obturation), exposition et gestion des collimateurs.
Il existe un réglage de base qu’on peut appeler « passe-partout », qui peut servir dans la grande majorité des cas.
Les réglages dans leur ensemble ne sont pas le fruit du hasard, il convient de les surveiller en permanence afin d’optimiser vos chances de réussite, et tirer le meilleur des centaines ou milliers d’euros que vous avez investi dans votre matériel. Une bonne connaissance des fonctionnalités de votre boîtier, de leur accès et de leur influence sur le résultat sont un plus pour la suite. La lecture de la notice utilisateur n’est pas une option, elle est importante pour apprendre à manipuler les fonctions visibles (ou cachées derrière des combinaisons de touches) d’appareils de plus en plus évolués.
Viennent ensuite des petits réglages qui viendront compléter cette base. Ils sont fonction des conditions de lumière principalement. Avec l’expérience de terrain et la connaissance de votre matériel, ces réglages deviennent quasiment intuitifs et spontanés.
Puis suivront quelques ajustements pour aller plus loin, notamment l’exposition dite « à droite » qu’on verra plus tard.
Quand on connaît bien son matériel, qu’on a du recul en photo, on pourrait conclure qu’il y a un réglage pour chaque cas de figure. Ce qui n’est pas faux, mais on se rend compte finalement, qu’on en revient toujours à ce point de départ.
Le voici :
A) Pré-réglage général de l’APN :
Votre boîtier est peut-être resté sur les derniers paramètres de la veille. Photographier un paysage, des insectes, du portrait n’a rien à voir avec de l’animalier sauvage. Il est donc indispensable de contrôler les réglages de base :
1- Sélecteur de mode sur AV (mode ouverture = mode diaphragme = passe-partout)
2- Mode rafale (lente ou rapide suivant les besoins et boîtiers)
3- Collimateur central (un seul collimateur actif pour les sujets fixes ou peu mobiles)
4- Mode de mesure sur centrale pondérée.
5- Mode AI-servo (permet le suivi autofocus d’un sujet en mouvement). Le mode One-shot étant plus adapté aux sujet immobiles ou peu rapides.
6- Balance des blancs sur « auto ». Il n'est pas conseillé de travailler au format JPEG...
7- Ouverture (f/2.8, f/4, f/6.3, etc…) : toujours la plus grande possible afin d’optimiser la vitesse d’obturation, isoler le sujet, profiter des performances de son optique, etc...
Rappel 1 : l’ouverture maximale dépend de l’objectif. Certaines optiques d’entrée de gamme ne peuvent ouvrir qu’à 6,3 et les plus luxueux ouvrent à 2,8 voire 1,2 pour certains petits objectifs. Plus un objectif peut « ouvrir », plus il est dit « lumineux », plus la profondeur de champ sera courte, plus la mise au point sera délicate, plus le bokeh sera dilué.
Rappel 2 : grande ouverture = petite valeur numérique sur l’afficheur ou dans le viseur. f/2,8 est plus « ouvert » que f/4 et offre une pdc plus courte. J’ai 2 fois moins de lumière si je passe de f/2,8 à f/4 et 2 fois plus en passant de f/2,8 à f/2.
Rappel 3 : Pour un ISO fixé, le couple vitesse d’obturation / ouverture sont liés. Ils évoluent surtout en sens opposé ! Si on fait varier l’ouverture vers les grands nombres, on ferme le diaphragme, moins de lumière peut passer dans l'objectif, donc la vitesse d'obturation chute.
Donc inversement, plus l’ouverture est grande (petit f), plus la vitesse grandira. Cela fonctionne comme une balance dont il faut garder l’équilibre.
Pour une sensibilité donnée, imaginons que le couple idéal soit une ouverture de f/4 avec une vitesse de 1/100è de seconde. Que se passe t-il si j’ouvre à f/5,6 ? La quantité de lumière qui traversera l’objectif sera divisée par 2… il faudra donc 2 fois plus de temps pour avoir la même exposition, donc passer à une vitesse 2 fois plus longue : 1/50s.
B) Ajustements de dernière minute :
Ce sont des réglages directement liés aux conditions lumineuses.
Il sont donc à surveiller en permanence car leur effet très variable est direct sur la prise de vue. Ils sont à mon sens les plus importants car ils sont difficilement rattrapables voire impossibles en post-traitement.
1- Sensiblité ISO : en fonction de la focale utilisée et de la luminosité ambiante.
Il existe une règle dont il faut se souvenir : afin d’éviter les flous de bougé du photographe ou du sujet, figer un sujet en mouvement, la vitesse d’obturation doit être au moins égale à la focale utilisée voire davantage. C’est une des raisons pour laquelle avoir un 500 n’est pas forcément synonyme de meilleures images !
Si vous avez un objectif de 300mm, il faudrait photographier à 1/300è, 1/100è pour 100mm, etc… C’est facile à vérifier puisque tous les viseurs indiquent la vitesse d’obturation au moment de shooter.
NB : cette règle peut varier d’un individu à l’autre (tremblements), suivant le sujet (rapide ou immobile), suivant l’optique (stabilisée ou pas), suivant le posage (trépied ou monopode ou main levée), suivant le boîtier (forte densité de pixels sur petit capteur).
Rappel 1 : On fait monter les ISO quand la luminosité baisse (sous-bois, nuages, crépuscule…) afin de conserver une vitesse d’obturation suffisante.
Rappel 2 : Trop d’ISO = risque d’apparition de bruit numérique, ces fameux petits points blancs qui décolorent l’image. J'ai bien dit risque car une bonne exposition ne fait pas apparaître le bruit systématiquement.
Tous les appareils ne sont pas lotis de la même façon en termes de qualité ISO, à chacun de savoir jusqu’où il peut monter en ISO, tout en gardant une image pas trop bruitée.
Rappel 3 : si on ferme sans changer les ISO, (variation de l’ouverture en direction des grands chiffres) la vitesse chutera aussi.
Un exemple : je dispose d’un objectif 300f/4. Nous travaillons en animalier avec la plus grande ouverture possible, je me mets donc en mode AV, avec ouverture maxi : f/4.
Quand dois-je intervenir sur les ISO ? Tout simplement lorsque la vitesse d’obturation risque d’atteindre des valeurs trop basses OU TROP HAUTES (1/300è dans l’exemple).
Le but est finalement de rester avec une vitesse proche de 1/300è, que l’on soit en plein jour, ou au crépuscule. Sur un bon trépied, on peut photographier à 700mm de focale et faire des photos nettes à 1/40è !
C’est un compromis issu de sa propre expérience, de la connaissance de son matériel en situation de faible lumière :
- soit on garde de la vitesse et on monte les ISO. En contrepartie, risque de bruit numérique.
- soit on descend en ISO, donc en vitesse, et on risque le flou de bougé.
Donc dans l’exemple, puisque l’ouverture est figée, on joue sur les ISO afin de rester aux alentours de 1/300è.
2- Exposition (IL) : éclaircissement ou assombrissement de l’image. Généralement, on laisse le curseur au centre.
Rappel 1 : En cas de forte lumière, de sujet blanc ou comportant des zones blanches (buse, renard, cygne, etc…) on sous-expose d’un cran ou deux afin de ne pas surexposer, « cramer ». Cramer = blancs surexposés = points chauds = perte des pixels dans cette zone. On vérifie les cramés grâce à un menu spécifique dans la plupart des boîtiers.
Rappel 2 : On surexpose si le sujet est sur la neige ou à contrejour afin de déboucher (éclaircir) le sujet.
La sensibilité ISO et l’exposition doivent donc être ajustées quasiment tout le temps. Ce doit être un réflexe permanent car elles sont fonction de nombreux critères et vont influer sur la netteté, la clarté, le bruit, etc...
Rappel 3 : Chaque cran de surexposition fait varier la vitesse d'obturation vers le bas. Ne pas hésiter à contrer cette perte en augmentant la sensibilité ISO d'une valeur.
3- Collimateurs :
Il convient d’apprendre à les changer rapidement afin de faire des mises au point précises et ultra rapides grâce à l’autofocus, là où on le veut, afin de composer au mieux le cadrage.
La plupart des boîtiers permettent un accès rapide aux changements de collimateurs à l’aide de molettes ou de joystick (ou les deux en cas de boîtier configurable aux choix utilisateur).
Sur certains boîtiers évolués, il existe différents types de collimateurs (précis, central asservi, matrice, étendu) ainsi que différents modes (1 seul collimateur actif, matrice ou automatique)…
Seule une expérimentation personnelle permettra de choisir quand on doit utiliser un seul collimateur ou quand on doit en préférer plusieurs. Ce point pourra faire l’objet d’un complément ultérieur.
C) Pour aller plus loin :
1- Surveiller la surexposition :
Les zones surexposées sont néfastes car elles ne comportent plus d’information numérique. Mieux vaut donc les éviter.
Quasiment tous les boîtiers permettent d’afficher les zones surexposées lorsqu’on passe les images en revue. Il est utile d’activer cette fonction dans les menus de votre appareil : un clignotement des points chauds sera alors visible sur les images en mémoire.
Que faire en cas de surexposition ? Il suffit de contrer le phénomène, le plus facile étant de corriger en sous-exposant à la prise de vue en décalant le curseur d’expo vers la gauche.
Il existe un outil servant à vérifier l’équilibre d’une photo : l’histogramme.
Il fera l’objet d’une autre explication ultérieure.
Bonnes photos